Tuesday, July 23, 2013

Élémentaire, mon cher Conan Doyle

Élémentaire, mon cher Conan Doyle

La série « Les Mystères de Sherlock Holmes » revient sur la rencontre entre l'écrivain et son mentor, qui servit de modèle au personnage du détective.

La mode est aux « adaptations libres » de Sherlock Holmes. Alors que France 2 vient d'achever la diffusion de Sherlock, version contemporaine dans le Londres du XXIe siècle, 6ter fait redécouvrir la série méconnue Les Mystères de Sherlock Holmes. La chaîne de la TNT diffuse, chaque mardi, trois épisodes de cette fiction de la BBC.

En dépit de ce que le titre laisse présager, Les Mystères de Sherlock Holmes ne se focalise pas sur Holmes et Watson mais sur leur créateur, l'écrivain Arthur Conan Doyle. La série revisite les années où le romancier exerça en tant que médecin à Southsea et ses relations avec son mentor, le chirurgien Joseph Bell. Expert légiste exerçant à l'université d'Edimbourg, le praticien servit de modèle à Sherlock Holmes. Apprenti et maître unissent leurs efforts pour résoudre des meurtres grâce à leurs déductions scientifiques et à leur pouvoir d'observation ; Conan Doyle assumant le rôle du fidèle compagnon qui sera ensuite l'apanage du Dr Watson.

Londres oppressant et victorien

Il y a beaucoup de bonnes idées dans Les Mystères de Sherlock Holmes. Les clins d'oeil aux romans de Conan Doyle sont légion. Les connaisseurs pourront ainsi revoir la fameuse scène du Signe des quatre, lorsqu'à partir d'une simple montre, Bell/Holmes dresse un portrait saisissant de la famille de Doyle/Watson. Les énigmes que doivent résoudre les héros baignent dans un oppressant Londres victorien digne de Jack l'Éventreur et sont beaucoup plus sanglantes que les affaires que concoctera Doyle pour son héros.

Comme toute variation sur Holmes qui se respecte, la fiction peut compter sur un duo dynamique et complice. Charles Edwards (à l'affiche de la troisième saison de Downton Abbey) est un Conan Doyle idéaliste, jeune et vigoureux dont le regard permet de capter l'évolution de la société britannique. Ian Richardson campe, lui, un Joseph Bell sérieux, érudit mais attentif aux autres. S'il fait preuve des mêmes éclairs de génie que Sherlock Holmes, il n'en affiche pas tous les attributs emblématiques (recours à la drogue, désintérêt prononcé pour les femmes et la religion).

« Même si Bell et Doyle n'ont jamais participé d'aussi près à des enquêtes policières que ce que suggère la série, l'influence de l'un sur l'autre est bien rendue », salue Alistair Duncan de la Sherlock Holmes Society of London. Un hommage d'autant plus mérité que le fils de Conan Doyle, Adrian, n'a eu de cesse de nier le rôle de Bell dans la création de Sherlock Holmes.

Hélas, Les Mystères de Sherlock Holmes ont aussi joué de malchance. Malgré un succès critique et public, la série n'a jamais connu de deuxième saison.

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