« Thalassa » brave les tempêtes
Dans quelle situation se trouve le littoral atlantique après
les intempéries de l'hiver ? Le magazine de Georges Pernoud dresse un état des
lieux alarmant.
Des images qui marquent les esprits : blockhaus renversés, mur de
l'Atlantique tordu... Des fortifications côtières qui avaient survécu à la
Seconde Guerre mondiale sont mises à terre par les forces de la nature. Ces
vestiges de l'histoire ont été balayés, brisés par les tempêtes de cet hiver qui
se sont succédé sur nos côtes. Alors que les beaux jours reviennent, « Thalassa
» dresse, ce vendredi sur France 3, le bilan des intempéries exceptionnelles qui
ont frappé depuis décembre les littoraux de l'Hexagone. Déjà affaiblies par
l'érosion mécanique et insatiable qui les grignotent, les côtes françaises ont
payé un lourd tribut.
Le tour de France de Georges Pernoud commence par la région la plus harcelée par la houle et les vents : la Bretagne. Qumaira, Petra, Dirk, Ulla n'ont laissé aucun répit aux bords de mer. Un rouleau compresseur de vagues que « Thalassa » suit au plus près en plantant ses caméras sur l'île de Sein, en pleine trajectoire de la tempête Ulla. Sous le sifflement incessant du vent, le maire fait du porte-à-porte pour rappeler à ses administrés de rester calfeutrés. Tels Pénélope, les pêcheurs, bloqués dans leurs ateliers, réparent leurs filets et espèrent que les amarres de leurs bateaux seront assez solides pour les retenir quand la mer se démontera, accouchant de vagues de 14 à 20 mètres.
Plus l'intervalle entre les rouleaux est espacé, plus l'énergie générée est colossale. Impressionnant et menaçant quand on sait que la force dégagée par la houle est aussi puissante que celle d'un volcan en éruption. Les déferlantes peuvent arracher des blocs de béton de trois mètres. À l'instar des chasseurs de tornades, les équipes de « Thalassa » se glissent au plus près d'Ulla et capturent des images sublimes : ciel crépusculaire en plein jour, creux béants de l'Atlantique agité de vagues dantesques qui raviraient les surfeurs, paysages indiscernables dans la nuée des embruns.
Il suffit de quelques instants à l'océan pour reprendre ses droits sur des siècles d'efforts humains. En Vendée, dès le XIIIe siècle, les moines avaient bâti un réseau complexe de digues et de marais salants pour gagner des hectares sur la terre. Mais en 2010, en l'espace de quelques jours, certains villages sont redevenus les îlots isolés qu'ils étaient au Moyen-Age.
Le perpétuel remodelage des côtes sous l'effet du vent, des pluies et des marrées est inéluctable. Rien ne pourra empêcher les falaises de reculer et les plages d'être rabotées. De Dieppe au Cotentin, la Normandie présente un nouveau visage. Des pans de roche entiers se sont effondrés arrachant les routes côtières, engloutissant les villas. Les habitants de ces belles demeures qui offraient une vue imprenable sur les flots, sont résignés. Tôt ou tard, ils devront abandonner leur foyer, que l'État les dépossède ou que le sol se dérobe sous les fondations.
Le tour de France de Georges Pernoud commence par la région la plus harcelée par la houle et les vents : la Bretagne. Qumaira, Petra, Dirk, Ulla n'ont laissé aucun répit aux bords de mer. Un rouleau compresseur de vagues que « Thalassa » suit au plus près en plantant ses caméras sur l'île de Sein, en pleine trajectoire de la tempête Ulla. Sous le sifflement incessant du vent, le maire fait du porte-à-porte pour rappeler à ses administrés de rester calfeutrés. Tels Pénélope, les pêcheurs, bloqués dans leurs ateliers, réparent leurs filets et espèrent que les amarres de leurs bateaux seront assez solides pour les retenir quand la mer se démontera, accouchant de vagues de 14 à 20 mètres.
Plus l'intervalle entre les rouleaux est espacé, plus l'énergie générée est colossale. Impressionnant et menaçant quand on sait que la force dégagée par la houle est aussi puissante que celle d'un volcan en éruption. Les déferlantes peuvent arracher des blocs de béton de trois mètres. À l'instar des chasseurs de tornades, les équipes de « Thalassa » se glissent au plus près d'Ulla et capturent des images sublimes : ciel crépusculaire en plein jour, creux béants de l'Atlantique agité de vagues dantesques qui raviraient les surfeurs, paysages indiscernables dans la nuée des embruns.
Des pièces de survie
Ce cortège de tempêtes a réveillé de mauvais souvenirs. Des sinistrés de Xynthia qui, quatre ans après la catastrophe, esquissent les leçons durement apprises. Certains n'ont pu échapper à l'expropriation. D'autres, suivant le savoir-faire néerlandais, ont aménagé leur maison avec des pièces de survie et des Velux pour faciliter un éventuel hélitreuillage. Ils plaident pour une vigilance constante et une meilleure éducation des populations proches de la mer.Il suffit de quelques instants à l'océan pour reprendre ses droits sur des siècles d'efforts humains. En Vendée, dès le XIIIe siècle, les moines avaient bâti un réseau complexe de digues et de marais salants pour gagner des hectares sur la terre. Mais en 2010, en l'espace de quelques jours, certains villages sont redevenus les îlots isolés qu'ils étaient au Moyen-Age.
Le perpétuel remodelage des côtes sous l'effet du vent, des pluies et des marrées est inéluctable. Rien ne pourra empêcher les falaises de reculer et les plages d'être rabotées. De Dieppe au Cotentin, la Normandie présente un nouveau visage. Des pans de roche entiers se sont effondrés arrachant les routes côtières, engloutissant les villas. Les habitants de ces belles demeures qui offraient une vue imprenable sur les flots, sont résignés. Tôt ou tard, ils devront abandonner leur foyer, que l'État les dépossède ou que le sol se dérobe sous les fondations.
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