Friday, March 21, 2014

Un « Caïn » plus mordant

Le flic en fauteuil roulant est de retour dans une deuxième saison ténébreuse.

Une bonne journée commence par une bonne enquête, une affaire croustillante, avec du sang, avec un gros rouge qui tâche ». Dès sa première réplique pas de doute, le volcanique Fred Caïn n'a pas changé, malgré plus d'un an d'absence à l'antenne. L'enquêteur atypique de France 2 est de retour, à partir de ce vendredi, avec des aventures inédites.
À mi-chemin entre Dr House et Colombo, le capitaine de la police judiciaire de Marseille (Bruno Debrandt), héros de la série Caïn, partage avec eux un humour noir acéré et des raisonnements fulgurants. Cloué dans un fauteuil roulant depuis une course-poursuite qui a mal tourné, l'officier se montre odieux pour mieux déstabiliser, provoquer et pousser à bout ses collègues et ses suspects. Au diable les règles et la procédure !
Cette deuxième saison reprend cette formule gagnante, mais l'assaisonne d'une double dose de noir et une cohorte de tueurs en série qui vont frapper Caïn au coeur. Les criminels se révèlent pervers, manipulateurs et dangereux, ce qui va pousser le policier à devenir encore plus grinçant et insensible aux risques, résume son interprète, le toujours impeccable Bruno Debrandt.
Les épisodes de ce vendredi soir plongent d'emblée dans cette ambiance à la Esprits criminels, en mettant Caïn aux prises avec des couples diaboliques. Des duels dans lesquels le héros peine parfois à prendre le dessus.
Ce qui démarre comme une banale affaire de suicide par pendaison prend des proportions plus inquiétantes quand on découvre au domicile de la disparue les affaires de trois joggeuses s'étant volatilisées dans la région, ces dernières années. Que penser de l'ancien amant de la suspecte, un professeur lunaire sur le point d'épouser une élève fascinée par les films d'horreur et les crimes sanguinaires ? Premier à faire fi des conventions, Caïn n'hésite pas à s'immiscer dans l'intimité des futurs époux pour mieux repérer leurs failles et accepte d'être leur témoin.

Des dialogues sarcastiques

La deuxième enquête poursuit cette descente en eaux troubles avec l'étrange agression d'un archéologue sur son site de fouilles. Ses dernières paroles désignent comme coupable une séduisante somnambule, sous la coupe de son mari psychiatre. Pour démêler la réalité des hallucinations, Caïn et son fidèle lieutenant, Lucie Delambre (Julie Delarme) ne reculent devant aucune mise en scène, même les plus énormes, comme ressusciter les morts ou forcer le meurtrier présumé à commettre une nouvelle attaque.
Les ficelles des investigations de Caïn sont souvent improbables, mais le charme de la série réside ailleurs. Exempte des travers récurrents de la fiction française, la saga policière peut se targuer d'un rythme, d'une action mouvementée, à l'image de la conduite sportive de son héros. Caïn se distingue aussi par ses dialogues abrupts et sarcastiques. Que ce soit dans les interrogatoires - « un meurtre c'est épuisant, cela doit être dur de trouver le sommeil » - ou sur les scènes de crime - « c'est un spécialiste de Rome et il finit comme Jules César assassiné par Brutus ! »
Ces inédits sont l'occasion rêvée de creuser les personnages. Lucie Delambre s'émancipe et n'est plus le souffre-douleur de Caïn qu'elle sait remettre à sa place. Complices, ils mènent leurs enquêtes avec la théâtralité d'un duo qui a trouvé ses marques sous le regard incrédule et accablé de son supérieur.
Les scénaristes esquissent également la traditionnelle tension amoureuse. Même si Caïn est pris dans un énième aller-retour chez sa femme, entre lui et Lucie un début de flirt semble se dessiner. Le passé de ce flic ténébreux et torturé sera également exploré lorsque l'officier reverra le chirurgien qui l'a opéré.

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