Friday, April 08, 2005

Les pages politiques… désenchantées

Anna Bitton : sans conteste l'article qui m'a fait le plus souffrir avec le dossier sur le rayonnemen français et le projet pour lequel j'ai remué tout mon réseau à la recherche d'explications, de matériaux et de soutien (et laissez moi encore ici vous remercier avec éffusion les larmes aux yeux! en particulier Ron', il y a peude chance que tu passes par ici mais je n'oublierai jamais les gentilles choses que tu m'a dîtes sur ce papier, merci beaucoup :) ). Dés le départ la thématique "les Français et les pages politiques: pourquoi les Français se désinteressent de la presse et des journaux" m'a tétanisée. Un voyant rouge s'est allumé dans ma tête : sujet philosophique de sciences politiques tous aux abris! Seule la partie sociologique m'a préservée de l'arrêt cardiaque.
Fruit de quatre jours de torture neuronale intense, et de 48h d'affilée de rédaction(nuit, jour et heures de cours puisque c'est à partir de cette époque là que j'ai commencé à moi aussi ramener mon portable durant les vénérables heures académiques du matin), je n'ai jamais été plus soulagé le jour où je l'ai rendu en priant d'atteindre la moyenne, je fus donc jeureusement surprise quand trois mois plus tard, je découvris que j'âvais réussi à décrocher un bon résultat, le meilleur de cette session bitonienne.
Spéciale dédicace donc à vous tous pour votre aide précieuse et innestimable!
ps : à noter que grâce à mon stage au Figaro, je vois très bien qui sont les deux journalistes embauchés!

Les pages politiques… désenchantées


Un journal comme La Croix sort le 28 janvier sans une ligne consacrée à la politique mais Nathalie Kosciusko-Morizet (député UMP) pose enceinte dans Paris-Match telle une dryade, vêtue d’une robe blanche empire sur un tapis de feuilles mortes. Quasi-disparition des comptes rendu de séance du parlement, relégation des éditoriaux dans les pages intérieures tandis que les rubriques sports, économie ou international grignotent l’espace autrefois dédié à la politique réduit désormais d’une à deux pages dans des quotidiens comme Le Parisien ou France-Soir.

Le journalisme politique a-t-il sied la branche sur laquelle il était assis en contribuant à la désacralisation de la politique par l’accent mis notamment sur les affaires de corruptions ou sur l’intimité des élus? Un lien de confiance se serait brisé, il y a désenchantement.

Comme les électeurs qui désertent les urnes, les lecteurs des journaux fuient la rubrique, qu’ils croient ou pas à la politique « La politique, je ne me sens pas concerné. L'un dit noir, l'autre dit blanc, et vice-versa. C'est un milieu d'hypocrites. Ce que je pense de la place occupée par les articles politiques ? Oh il faut bien remplir les pages» affirme Pierre-Yves Moineau, un artisan breton de 33 ans qui ne lit pas la presse. Une opinion partagée par Renaud Thérry, pourtant, fervent lecteur du Monde en prépa HEC : « Je préfère tout ce qui est politique extérieure, la politique intérieure ne m’intéresse pas même si c’est important. Je mets ces pages de coté. »

Pour ceux qui sont encore fidèles à la rubrique politique, même s’ils sont des lecteurs irréguliers
[1] , le discrédit a des origines multiples.

La priorité donnée a la superficialité, aux petites phrases, aux intrigues partisanes et intra-gouvernementales sur les questions de fond, les idées, les programmes est mal vécue. « J'avoue me désintéresser de l’actualité politique, le tapage autour des guéguerres entre Chirac et Sarko m’épuise. Libération
[2] commente davantage l’allusion de Sarko à la démission du général de Gaulle après le non au référendum de 1969 qui visait le président de la République, que le contenu de son discours ou celui de la Constitution.» enrage Karolina Winek, étudiante en psychologie. Cette dérive qui reflète l’atonie des pensées, la tiédeur des convictions politiques est un cercle vicieux. « . Les rubriques politiques n'ouvrent pasle débat, ce qui n'est pas surprenant puisque ce débatn'existe presque plus, que les clivages s’effacent. On s'attache à desdétails pour masquer lesvrais problèmes » regrette Dorothée Duval, 28 ans, à la recherche d’un emploi.

La tendance à la peoplisation, à la vedettisation d’un petit nombre d’élus donnant l’impression que la politique se résume à un sérail est une autre « maladie » de la presse. Les journaux finssent par être assimilés à des espaces publicitaires à l’usage des politiques qui sont des communicants forcenés.« Quand Nicolas Sarkozy, sa femme et son marmot ou Lionel en petit short moulant raquette de tennis à la main paraissent dans la rubrique politique ou dans une émission de Michel Drucker, on croit rêver. Ils font de la politique sans parler de la politique, après étonnons nous du désintérêt public... »ironise Robin Favier, contrôleur des impôts âgé de 33 ans.

Est également dénonce le consensus qui émane des articles. Les journaux ne couvrent plus l’ensemble du spectre politique, ils ne sont plus représentatifs. Dorothée déplore l’aspect aseptisé des pages politiques « Excepté l’humanité, la presse a pris un parti unique celui du oui à la Constitution alors que le non est majoritaire pour l’instant dans la population ! », tandis qu’ Amélie Ehrman, architecte souhaiterait voir davantage de neutralité « Quand on est un lecteur averti, on sait que chaque journal défend son opinion. Pour être objectivement informé, il faudrait pouvoir en lire plusieurs»,

Autre source du discrédit, le comportement des journalistes eux même. La trop grande connivence entre les élus et les plumes est trop souvent apparente. Dorothée, encore elle, n’est pas dupe. « les journalistes côtoient de trop près les sphères du pouvoir pour rester objectifs. On ne peut critiquer en public quelqu'un avec qui on a dîné la veille. ». On reproche aussi les silences. Marie-Thérèse Léonard, retraitée de 77 ans se souvient. « Certaines informations sont étouffées, les journalistes eux-mêmes ont tout intérêt parfois à garder le secret. Maladie de Pompidou, fille cachée de Mitterrand. Tout le monde le savait … mais personne n’a rien dit ». L’omniprésence de trois ou quatre analystes politiques qui tiennent le haut du pavé tout média confondus comme Alain Duhamel agace également.

Ceci dit, la presse semble prendre conscience de ce mécontentement. Nicolas Baytout, directeur de la rédaction du Figaro, déclarait lors de sa venue à Sciences-Po vouloir établir un traitement plus égalitaire entre droite et gauche. A cette fin, il a embauché deux journalistes supplémentaires pour couvrir le sujet. Une bonne initiative même s’il reste du pain sur la planche.

[1] Généralement une à deux fois par semaine
[2] Libération du 7 avril

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