1- Emmanuel Joseph Sieyès 1748-1836 (mort naturelle/ecclésiastique)

Théoricien de la Révolution
« Qu'est-ce que le Tiers Etat ? Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose ». En trois questions, Sieyès, simple vicaire de Chartres, fonde la Révolution. Son pamphlet, Qu’est-ce que le Tiers-Etat ?, est un énorme succès de librairie. Il y résume les revendications du Tiers Etat : poids du vote de chaque ordre proportionnel à son importance dans la population, proposition d’une Assemblée constituante. Entré dans les ordres sans vocation, Sieyès se fait élire député du Tiers-Etat à Paris. Il jouera un rôle capital dans la transformation des Etat Généraux en Assemblée Nationale et lors du serment du Jeu de paume .A l’origine de la création des départements, il participe à la rédaction de la première constitution de 1791 qui établit la monarchie constitutionnelle.

Survivant et fossoyeur de la Révolution
Bien que rallié aux modérés des « Feuillants », les monarchistes constitutionnels, ce piètre orateur vote la mort du roi et traverse sans encombre la Terreur, en adoptant un profil bas. Une discrétion qui lui attire les railleries de Robespierre qui le surnomme la « Taupe de la Révolution ». Mais Sieyès sera l’unique père fondateur de 1789 à lui survivre. Personnage atypique, il ouvre la parenthèse révolutionnaire et la referme. En 1799, bien que siégeant au Directoire, il prépare le coup d'Etat du 18 brumaire, qui porte au pouvoir Bonaparte. Alors qu’il est un des trois consuls, Bonaparte refuse sa Constitution, qu’il juge trop parlementaire, et l’écarte des hautes fonctions politiques. Fait comte d'Empire puis pair, Sieyès est à la Restauration, en 1816, proscrit comme régicide et ne rentre en France qu’en 1830.

Constance Jamet