LE OUI RAME ET CHERCHE DES PLANCHES DE SALUT

Anna Bitton : nous a fait aborder à un autre exercice classique, l'analyse de sondages... Une tache bien plus ardu qu'on ne le pense. Un sondage ce n'est pas deux ou trois tableaux qui se regardent avec les yeux ronds mais cinquante pages de chiffres grâce aux ventilation par catégories socio-professionnelle, âge et opinions politiques qui décomposent le chiffre global. Le sous titre de ce papier était "LE OUI RAME ET CHERCHE DES PLANCHES DE SALUT...et nous aussi" ce qui veut tout dire !

LE OUI RAME ET CHERCHE DES PLANCHES DE SALUT

Le dernier sondage paru aujourd’hui dans le Figaro fait encore la part belle au non à 53%. Il y a ceux qui pensent voter oui mais qui voudraient que le non passe, sans compter ceux qui pensent que de toute façon une victoire du non est probable.

Face à cette sinistrose, le camp du oui n’a plus qu’à convaincre les indécis. Heureusement ils sont majoritaires (51% des interviewés), et qui plus est chez ces indécis, ceux qui penchent vers le non, sont contrairement à la tendance générale, amorcent une légère diminution. (23% par rapport à 22% lors de la précédente enquête).

Cependant d’autres éléments viennent ternir ces timides espoirs. En effet les indécis viennent renforcer le camp de ceux qui rêvent pour la première fois d’une victoire du non (43%). Un camp en nette progression de cinq points, alors que celui du oui stagne à 40%. Pire une désolante proportion supplémentaire (6%) vient élargir les rangs des oiseaux de mauvais augure qui prédisent l’infortune du oui même quand ils n’en veulent pas.

Et si les tenants du oui, Jaques Chirac en tête, décidaient de faire la conquête des jeunes. Le président de la République a fait ce pari risqué, en démarrant sa campagne pour le oui, dans un débat avec 83 jeunes, sur le plateau de TF1 jeudi soir. Une classe d’age (18-35) à première vue prometteuse puisqu’ils applaudissent à 71% l’élargissement de l’Europe à 25. De plus, ils sont 68%7 à être favorables à une renégociation de la constitution en cas de victoire du non, ce qui souligne leur attachement à l’idée européenne. Bizarre alors que ce soit dans cette classe d’age que se trouve une majorité de gens qui annoncent un vote négatif . Le 29 mai, 41% d’entre eux rejetteront le projet de constitution. Autre raison de s’inquiéter, le non des jeunes augmente avec l’age. Alors que les lycéens et les étudiants sont à 37% pour le texte contre 32% opposés au traité, leurs aînés (à partir de 25 ans), sont majoritairement contre. Un refus sans doute imputable à la difficulté de rentrer dans la vie active, et au contexte économique hostile à l’intégration des jeunes au marché du travail.

Ce soir Jacques Chirac aura donc fort à faire pour convaincre ces europhiles en voie de désenchantement.


Armance Bourgeois, Constance Jamet