Tuesday, August 06, 2013

Sarah Bernhardt, une people de la Belle Époque

« Secrets d'histoire » se plonge dans la vie extravagante de la comédienne.

Les affiches d'Alfons Mucha ont immortalisé à jamais sa chevelure rousse indomptable et ses yeux perçants. Mais que cachait le port altier de Sarah Bernhardt, que ses contemporains surnommaient la « Divine » et érigeaient au rang de plus grande vedette ayant jamais existé ? France 2 explore ce mardi le mythe avec un « Secrets d'histoire » consacré à cette comédienne de la Belle Époque qui fut une « people » avant l'heure.

Extravagante, Sarah Bernhardt, incarnée par Théodora Mytakis, l'était sur scène comme à la ville. Celle que Victor Hugo avait baptisée « la voix d'or », car son timbre érotique subjuguait l'auditoire, se sublimait dans la tragédie, s'oubliant dans son personnage. Rien ne l'amuse davantage que les longues agonies et de révulser ses yeux dans leurs orbites pour faire frissonner les spectateurs. Elle s'empare de tous les rôles, y compris masculins. Avec sa mince silhouette androgyne, ses mains élancées - hors des canons de beauté de l'époque -, elle campe un Hamlet et un Aiglon crédibles. Ses lubies fascinent tout autant : elle révise ses textes dans un cercueil, possède une ménagerie d'alligators et de lionceaux, et envisage même de se faire greffer une queue de tigre. Sans oublier son amputation de la jambe en pleine Première Guerre mondiale.

« Bête de scène »

Un désir de faire parler qui va de pair avec un sens avisé de l'image. Sarah Bernhardt multiplie les objets à son effigie et pose avec les plus grands photographes de son temps. Elle est sur tous les fronts de la création : sculpture, 7e art... Une ambition, une détermination à réussir qui ne peut se comprendre qu'à l'aune d'une enfance délaissée et d'une mère absente. Fille d'une demi-mondaine et d'un notable méconnu, Sarah Bernhardt n'a eu de cesse de vouloir s'élever et de (ré)écrire sa propre histoire.

En filigrane des turpitudes de la comédienne, l'émission de Stéphane Bern brosse aussi un portrait piquant de la Belle Époque (1895-1914) dont la comédienne fut l'égérie : des dessous féminins au mobilier en passant par les « bonnes moeurs » bourgeoises. Dans le Paris de 1900, il était ainsi de bon ton pour les nantis d'afficher leur réussite en entretenant des maîtresses, les fameuses cocottes. Un style de vie pas forcément éloigné de celui de l'actrice, mangeuse d'hommes. Préfigurant les « cougars », Sarah Bernhardt fréquente des amants plus jeunes qu'elle de plusieurs décennies. « Bête de scène », ses tournées font salles combles à Paris comme en Australie ou dans l'Ouest américain. Une adulation digne de stars actuelles, comme Madonna ou Lady Gaga.

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