À la recherche des paysans perdus
Leur savoir-faire ancestral qui avait survécu aux rois et aux révolutions fut balayé dans la fièvre des Trente Glorieuses. France 2 propose un retour dans le passé, ce mardi, avec le documentaire Adieu paysans. Cette enquête retrace la modernisation, à marche forcée, de l'agriculture tricolore.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France a faim. Malgré leur nombre - six millions -, les paysans ne sont pas en mesure de répondre à cette demande. Ils labourent encore avec des chevaux et des boeufs. Une situation archaïque aux yeux du gouvernement, qui fait souffler un vent de changement.
Les exploitants sont incités à faire le pari de la mécanisation. Les tracteurs envahissent les champs de même que les créanciers et les géomètres. Les campagnes sont redessinées : le remembrement regroupe les parcelles de terrain éparpillées. On rase talus et haies. On pousse l'ancienne génération à céder la place aux jeunes formés aux conseils des spécialistes de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Le pari est réussi, une exploitation ne nourrit plus cinq personnes mais une trentaine. Le traitement de choc est fatal aux plus petites fermes. La profession entre dans une ère de soubresauts et de déprime.
Des instants d'émotion brute, Adieu paysans en regorge. La réalisatrice Audrey Maurion a mis la main sur des archives prodigieuses. Visages burinés, accents enracinés mais aussi franc-parler et sagesse. Le film montre à quel point cette France des villages et de la terre s'est évaporée dans l'indifférence générale.
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