Quand James Bond rebondit
En revenant aux racines du héros de Ian Fleming avec Daniel
Craig dans « Casino Royale », la saga du célèbre agent secret qui était au bord
de l'essoufflement a su habilement se renouveler.
Le XXIe siècle venant, James Bond avait perdu de sa superbe. Après
la fin de la guerre froide, la plus célèbre des sagas d'espionnage se trouvait
dangereusement dépouillée de ses tensions de prédilection. Et la transformation
des méchants en êtres de plus en plus grandiloquents ne compensait en rien les
faiblesses d'interprétation d'un Pierce Brosnan fatigué dans le rôle de Bond.
Jadis espion sophistiqué sans jamais être apprêté, 007 devenait une caricature
de lui-même : un gentleman-séducteur trop raffiné pour sonner juste. Bref,
l'agent de Sa Gracieuse Majesté devenait un individu trop éloigné de l'homme de
terrain qu'il aurait dû rester avant tout. L'émergence de séries
cinématographiques plus offensives et sombres, à l'image des Jason
Bourne, était en passe de ringardiser définitivement la création de Ian
Fleming. Nombreux étaient ceux qui préparaient déjà leur oraison funèbre lorsque
surgit en 2006 Casino Royale, film fort réussi qui va tenir en haleine,
ce dimanche soir, les téléspectateurs de France 2.
Casino Royale marque les premiers pas de Daniel Craig en 007 et le retour aux sources du héros de Ian Fleming : un tueur déterminé au service de la reine. Lorsque Ian Fleming vendit les droits d'adaptation pour le cinéma de James Bond, il n'y inclut pas son premier roman, Casino Royale. Les droits ne retombèrent dans l'escarcelle des producteurs qu'en 1999. Ce don du ciel leur permit de réinventer le personnage de Bond en s'attaquant à ses origines et à son entrée dans la section très fermée des « 00 », celle des agents ayant l'autorisation de tuer.
Dans un prologue en noir et blanc se déroulant à Prague, Bond accomplit les éliminations qui l'élèveront au rang de 007. Pas un gadget high-tech en vue mais la force brutale de ses mains, avec à la clef une longue agonie pour les victimes. Immédiatement après cette promotion, l'agent met sa hiérarchie dans l'embarras en abattant un terroriste dans l'enceinte d'une ambassade, au terme d'une course-poursuite à pied effrénée. La bavure se solde par une claque retentissante de la chef des services secrets « M » (Judy Dench) contre la joue ciselée de Bond.
Blond, yeux perçants, carrure d'armoire à glace et visage taillé à la serpe, Daniel Craig traduit avec panache toute l'arrogance, la suffisance, l'insensibilité et le goût du risque de ce Bond orageux. C'est une force de la nature qui ne s'embarrasse pas de scrupules et qui malmène son smoking, ses souliers vernis et ses chemises. De quoi rappeler les premières performances de Sean Connery.
Le scénario est aussi solidement charpenté que le torse de l'acteur, maintes fois mis en valeur, avec des rebondissements et des personnages secondaires retors à souhait. 007 poursuit sa traque des terroristes aux Bahamas avant de remonter au financier de l'organisation, le mystérieux « Le Chiffre » (Mads Mikkelsen terrifiant comme à son habitude). Celui-ci a perdu l'argent de ses clients et veut le regagner dans un tournoi de poker au Monténégro dans lequel Bond s'immisce...
Revivifiée par Daniel Craig, à l'exception de Quantum of Solace plombé par la grève des scénaristes hollywoodiens, la série des Bond s'impose de nouveau comme un modèle des sagas d'espionnage. Qu'on se rassure, Daniel Craig a bien prévu de rempiler, et ce pour deux autres films.
Casino Royale marque les premiers pas de Daniel Craig en 007 et le retour aux sources du héros de Ian Fleming : un tueur déterminé au service de la reine. Lorsque Ian Fleming vendit les droits d'adaptation pour le cinéma de James Bond, il n'y inclut pas son premier roman, Casino Royale. Les droits ne retombèrent dans l'escarcelle des producteurs qu'en 1999. Ce don du ciel leur permit de réinventer le personnage de Bond en s'attaquant à ses origines et à son entrée dans la section très fermée des « 00 », celle des agents ayant l'autorisation de tuer.
Dans un prologue en noir et blanc se déroulant à Prague, Bond accomplit les éliminations qui l'élèveront au rang de 007. Pas un gadget high-tech en vue mais la force brutale de ses mains, avec à la clef une longue agonie pour les victimes. Immédiatement après cette promotion, l'agent met sa hiérarchie dans l'embarras en abattant un terroriste dans l'enceinte d'une ambassade, au terme d'une course-poursuite à pied effrénée. La bavure se solde par une claque retentissante de la chef des services secrets « M » (Judy Dench) contre la joue ciselée de Bond.
Blond, yeux perçants, carrure d'armoire à glace et visage taillé à la serpe, Daniel Craig traduit avec panache toute l'arrogance, la suffisance, l'insensibilité et le goût du risque de ce Bond orageux. C'est une force de la nature qui ne s'embarrasse pas de scrupules et qui malmène son smoking, ses souliers vernis et ses chemises. De quoi rappeler les premières performances de Sean Connery.
Le scénario est aussi solidement charpenté que le torse de l'acteur, maintes fois mis en valeur, avec des rebondissements et des personnages secondaires retors à souhait. 007 poursuit sa traque des terroristes aux Bahamas avant de remonter au financier de l'organisation, le mystérieux « Le Chiffre » (Mads Mikkelsen terrifiant comme à son habitude). Celui-ci a perdu l'argent de ses clients et veut le regagner dans un tournoi de poker au Monténégro dans lequel Bond s'immisce...
Un modèle du film d'espionnage
Suivant l'adage de Hitchcock selon lequel plus le méchant est charismatique, plus le film est réussi, « Le Chiffre » est un être glacial qui pleure des larmes de sang. Son goût de la torture et du sadisme donne lieu à une scène d'interrogatoire étonnamment explicite pour ce genre de film. Casino Royale se libère aussi du stéréotype de la James Bond Girl bimbo en détresse. Oubliées donc les naïades en Bikini. Vesper Lynd (Eva Green), la belle chargée de chaperonner le séducteur, est le double féminin de Bond : une femme de tête au coeur inconquérable.Revivifiée par Daniel Craig, à l'exception de Quantum of Solace plombé par la grève des scénaristes hollywoodiens, la série des Bond s'impose de nouveau comme un modèle des sagas d'espionnage. Qu'on se rassure, Daniel Craig a bien prévu de rempiler, et ce pour deux autres films.
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