La constitution européenne expliquée à… : la leçon de pédagogie d’Olivier Duhamel
Chol/Kravetz/Muhlmann: Afin de nous enseigner l'art du compte-rendu (je tiens à préciser que je ne le maîtrise toujours pas!), le trio avait décidé de nous invité Dudu habitué des bancs de sciences-po car professeur émérite de l'amphi Boutmy depuis des lustres à nous donner une conférence de presse impromptue sur l'Europe que nous devions aussi animer, sujet qu'il possède d'autant mieux qu'il a fait partie de la Convention qui a rédigé le projet de Constitution Européènne. palmarès bien amer puisque pour des raisons bassement politiciennes alors qu'il était un des députés français les plus assidus à Strasbourg, il ne fut écarté de l'inestiture PS aux dernières européènnes. Résultat de l'exercice en l'absence de réèlle actualité à l'époque sur ce sujet épineux : énième variation sur "comment racontez une histoire?" quand le sujet vous laisse de marbre!
« Ce que je demande ? Un débat de bonne foi. Ce contre quoi je m’élève, la falsification du contenu [de la constitution européenne] comme cela se produit régulièrement ». Le ton est donné, devant les étudiants de l’école de journalisme de Sciences-Po, Olivier Duhamel, membre de la Convention européenne chargée de rédiger la constitution et ex député européen PS, va s’employer à rectifier les contrevérités dont le texte fait l’objet.
Il s’attache particulièrement aux critiques de gauche. Il récuse l’idée d’une contradiction interne entre l’adhésion à la constitution européenne et une sensibilité de gauche. Les griefs retenus par un homme comme l’économiste Jacques Généreux ne résistent pas, d’après Olivier Duhamel, à un examen approfondi de la constitution et de la réalité européenne.
Les services publics et leur protection ne sont pas oubliés du texte. Ceux qui relèvent des fonctions régaliennes de l’Etat ne sont pas mentionnés car ils demeurent une compétence nationale. En revanche, les services publiques « économiques d’intérêt général » sont expressément cités dans la constitution. « Il y a eu d’importantes pressions de la gauche pour que soit prise en compte dans le texte la spécificité des missions des services publiques». « Avec mes collègues Savary et Herzog, nous nous sommes battus pour imposer une directive cadre sur les services publiques mais il y avait un vide dans la loi européenne. Il est maintenant réparé ».
Quant à la deuxième source d’inquiétude de Jacques Généreux, l’absence de l’affirmation du principe de laïcité, Olivier Duhamel se veut pragmatique. Ce concept ne pouvait être évoqué dans une constitution européenne car la laïcité est avant tout une réalité française qui n’a ni équivalent et ni traduction dans l’Europe des 25. « Pouvions nous nous opposer à ce que le roi du Danemark soit le chef de l’Eglise danoise? » s’interroge-t-il.
Olivier Duhamel s’en prend ensuite aux idées reçues les plus courantes sur la constitution. Visée, la prétendue impossibilité de réviser le texte. Pour le politologue c’est faire peu de cas des travaux qui ont précédé son approbation le 18 juin. Près de 400 points ont été modifiés et la Convention a pu fonctionner à 28 (pays membres, candidats et observateurs). De même, après 6 mois de blocage de l’Espagne et de la Pologne, le texte fut adopté par les 25 ce qui montre qu’une révision de la constitution est faisable.
Il relativise également les conséquences d’un non aux référendums de ratification qui se dérouleront en Europe. Si juridiquement, un vote négatif arrête la procédure et que l’on revient aux traités précédents, les retombées politiques sont plus difficiles à prévoir. Si le refus est le fait d’un petit pays comme Malte, rien ne sera stoppé. Si le rejet vient de la France, Olivier Duhamel semble moins alarmiste que ses collègues du parti socialiste. Il n’envisage pas de scénario catastrophe. Ce rejet sera interprété par les partenaires de la France comme le signe que les Français ont besoin de temps et qu’il faudra aller plus lentement dans la construction européenne.
Quant à sa « part de vérité », Olivier Duhamel restera, faute de temps, discret sur les points de la constitution qui lui sont difficiles à défendre même s’il avoue regretter le rétablissement de l’unanimité en matière de coopération étrangère et d’harmonie fiscale. Et pour finir, il conteste une ultime idée fréquemment répandue. « Etre de gauche aujourd’hui, ce n’est pas faire le bonheur du monde. C’est se battre pour réduire le malheur des gens. »
« Ce que je demande ? Un débat de bonne foi. Ce contre quoi je m’élève, la falsification du contenu [de la constitution européenne] comme cela se produit régulièrement ». Le ton est donné, devant les étudiants de l’école de journalisme de Sciences-Po, Olivier Duhamel, membre de la Convention européenne chargée de rédiger la constitution et ex député européen PS, va s’employer à rectifier les contrevérités dont le texte fait l’objet.
Il s’attache particulièrement aux critiques de gauche. Il récuse l’idée d’une contradiction interne entre l’adhésion à la constitution européenne et une sensibilité de gauche. Les griefs retenus par un homme comme l’économiste Jacques Généreux ne résistent pas, d’après Olivier Duhamel, à un examen approfondi de la constitution et de la réalité européenne.
Les services publics et leur protection ne sont pas oubliés du texte. Ceux qui relèvent des fonctions régaliennes de l’Etat ne sont pas mentionnés car ils demeurent une compétence nationale. En revanche, les services publiques « économiques d’intérêt général » sont expressément cités dans la constitution. « Il y a eu d’importantes pressions de la gauche pour que soit prise en compte dans le texte la spécificité des missions des services publiques». « Avec mes collègues Savary et Herzog, nous nous sommes battus pour imposer une directive cadre sur les services publiques mais il y avait un vide dans la loi européenne. Il est maintenant réparé ».
Quant à la deuxième source d’inquiétude de Jacques Généreux, l’absence de l’affirmation du principe de laïcité, Olivier Duhamel se veut pragmatique. Ce concept ne pouvait être évoqué dans une constitution européenne car la laïcité est avant tout une réalité française qui n’a ni équivalent et ni traduction dans l’Europe des 25. « Pouvions nous nous opposer à ce que le roi du Danemark soit le chef de l’Eglise danoise? » s’interroge-t-il.
Olivier Duhamel s’en prend ensuite aux idées reçues les plus courantes sur la constitution. Visée, la prétendue impossibilité de réviser le texte. Pour le politologue c’est faire peu de cas des travaux qui ont précédé son approbation le 18 juin. Près de 400 points ont été modifiés et la Convention a pu fonctionner à 28 (pays membres, candidats et observateurs). De même, après 6 mois de blocage de l’Espagne et de la Pologne, le texte fut adopté par les 25 ce qui montre qu’une révision de la constitution est faisable.
Il relativise également les conséquences d’un non aux référendums de ratification qui se dérouleront en Europe. Si juridiquement, un vote négatif arrête la procédure et que l’on revient aux traités précédents, les retombées politiques sont plus difficiles à prévoir. Si le refus est le fait d’un petit pays comme Malte, rien ne sera stoppé. Si le rejet vient de la France, Olivier Duhamel semble moins alarmiste que ses collègues du parti socialiste. Il n’envisage pas de scénario catastrophe. Ce rejet sera interprété par les partenaires de la France comme le signe que les Français ont besoin de temps et qu’il faudra aller plus lentement dans la construction européenne.
Quant à sa « part de vérité », Olivier Duhamel restera, faute de temps, discret sur les points de la constitution qui lui sont difficiles à défendre même s’il avoue regretter le rétablissement de l’unanimité en matière de coopération étrangère et d’harmonie fiscale. Et pour finir, il conteste une ultime idée fréquemment répandue. « Etre de gauche aujourd’hui, ce n’est pas faire le bonheur du monde. C’est se battre pour réduire le malheur des gens. »
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