Quand Harry Potter fait naître les écrivains
Depuis ses débuts, la saga du jeune sorcier a suscité des milliers de suites, plus ou moins talentueuses qui circulent sur le net. Certains de ces apprentis écrivains sont désormais des auteurs publiés. Rencontre avec l’une d’entre elle, Cassandra Clare.
Alors que le dernier tome de la saga Harry Potter est enfin sorti en France vendredi à minuit, une question obsédante se présente aux fans du sorcier : comment gérer l’après Harry ? Pour combler le manque les nostalgiques n’ont qu’à surfer sur le net. Le web offre des milliers de récits consacrés à Harry et ses amis. Appelées fanfictions, ces nouvelles qui reprennent plus ou moins fidèlement les personnages et l’univers de JK Rowlings (mais le phénomène existe pour tous les romans, films et séries à la mode) sont des histoires rédigées par les fans.
Cependant, certains de ces scribouillards du virtuel ont trouvé une autre méthode pour exprimer leur trop plein d’émotions. Ils sont eux même devenus écrivains pour enfants. En mai dernier, Cassandra Clare a sorti aux Etats-Unis le premier volume de sa trilogie Mortal Instruments. City of Bones raconte l’histoire de Clary Fray, une jeune adolescente à la recherche de sa mère disparue. Sa quête l’entraîne dans un New-York parallèle rebaptisé Downworld, peuplé de fées, de sorciers, d’une armée de loups-garous et de chasseurs de démons.
Dans le classement du New-York Times
Un monde «fantasy », qui à l’image de celui d’Harry, a su séduire les lecteurs. City of Bones s’est retrouvé dans les meilleures ventes de livres jeunesse du New-York Times et en est déjà à sa 5e édition. Des traductions italienne et française (chez Univers Pocket) sont prévues pour le printemps 2008. Mais ce succès qui récompense deux ans de travail acharné n’est pas le premier pour Cassandra. Cette new-yorkaise d’une trentaine d’années autrefois pigiste dans les magazines people américains est bien connu de la communauté de fans Harry Potter.
Sa trilogie consacré à Drago Malfoy fut l’une des plus populaires « fanfic » du net. Commencée en 2000 en guise de cadeau à une amie, elle a généré plus de 30.000 connexions par chapitre.
La fanfic, un bon entraînement
Cassandra a toujours voulu être écrivain. Cette réception enthousiaste l’encourage à voler de se propres ailes et créer ses personnages. Des héros qui prennent corps lors de la visite d’un salon de tatouage de Manhattan. « Ses employés avaient pour tradition de marcher dans de la peinture pour ensuite disperser les reproductions de leurs empreintes sur le plafond. On avait l’impression qu’une bataille d’épique proportion venait d’avoir lieu. J’ai eu alors envie d’envie de rédiger un roman où des tatouages magiques joueraient un rôle central » se souvient Cassandra.
Aussitôt elle se plonge dans les ouvrages de contes et légendes pour créer sa propre mythologie. Repérée par un agent, elle décroche un contrat de trois romans chez Simon and Schuster une des plus importantes maisons d’édition d’outre-Atlantique.
Dès lors impossible d’écrire encore des fanfics « Devenir un romancier suppose d’écrire quotidiennement même si on n’en a pas envie. La dernière chose que vous souhaitez c’est donc perdre du temps dans un récit supplémentaire. » explique-t-elle. Mais elle garde un bon souvenir de ses années fanfiction, où elle consacrait près de 20 heures par semaine à ce hobby. « La fanfic a été un bon entraînement pour améliorer mon style, soigner les rebondissements » ajoute-t-elle. Toutefois la relève est assurée. Les admirateurs de Mortal Instruments ont déjà mis en ligne leurs propres fanfics…. Un signe sûrement que Cassandra Clare a acquis ses galons d’écrivain.
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