La malédiction des Halles
Depuis la démolition des pavillons Baltard, le quartier se
cherche une identité.
Nourrie aux photographies de Robert Doisneau, dont le célèbre quartier des Halles était le terrain de reportage fétiche et aux pittoresques archives de l'INA, La Saga des Halles de Paris ressuscite les heures de gloire de ce marché de gros qui a nourri la capitale et sa banlieue pendant plusieurs siècles : cette cour des Miracles où les hommes à la dérive trouvent un petit boulot pour se remettre à flot, cette ambiance de fête foraine où les riches clientes de Dior croisent les clochards affamés.
Mais le « ventre de Paris » cher à Zola, devenu trop étroit et anachronique, déménage à Rungis. Un exode de 20 000 personnes, 1 000 entreprises de gros, 10 000 m3 de matériel, 5 000 tonnes de marchandises et 1 500 camions. Dès lors, se pose la question de ces pavillons de fer et de verre construits sous Napoléon III. Au nom de la modernisation de Paris et craignant que les Halles ne deviennent un lieu emblématique de contestation pour la jeunesse tout juste sortie des événements de Mai 68, Georges Pompidou ordonne la destruction des édifices.
Un chantier titanesque, des tensions politiques, des atermoiements... Les Halles réinventées en centre commercial et en plate-forme de transports acquièrent la réputation de quartier mal famé. Un désamour tel que l'équipe de Bertrand Delanoë a lancé une immense opération de rénovation, qui devrait s'achever en 2016.
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