Lettre de Guy Môquet : les profs auront carte blanche
Finalement rectification du ministère quelques heures plus tard : Contrairement à ce qu'une note de service publiée au Bulletin Officiel laissait entendre, la lecture de la lettre du jeune résistant fusillé le 22 octobre est toujours de mise dans les lycées.
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Lettre de Guy Môquet : les profs auront carte blanche
Cette année, l’Education nationale n’oblige plus les enseignants à une lecture solennelle de la lettre du jeune résistant fusillé, le 22 octobre, anniversaire de sa mort.
Oubliée la polémique de 2007 sur le caractère obligatoire de la lecture solennelle de la lettre de Guy Môquet, le jeune résistant abattu par les Allemands, à 17 ans, en 1941. Cette année les enseignants ont toute latitude pour évoquer la missive. Dans une note de service publiée en septembre, l’Education Nationale encourage toujours à rendre hommage au jeune homme mais pas forcément le jour de sa mort, le 22 octobre. Des commémorations pourront avoir lieu jeudi si les enseignants le désirent. Toutefois les professeurs de lettres et d’histoire-géographie pourront aussi évoquer cet épisode de l’Histoire plus tard dans l’année lorsqu’ils aborderont en classe
Les professeurs pourront aussi passer outre l’histoire du jeune Guy Môquet et évoquer plus largement « la jeunesse résistante » à laquelle la journée du 22 octobre est dédiée, au travers « de rencontres entre les élèves et d'anciens résistants », et comme en 2008 « au travers de lettres de jeunes européens condamnés à mort témoignant [de leur] engagement pendant les années noires», précise la note de service.
Les élèves invités à travailler sur l’appel du 18 juin
Cette année, les activités pourront même être liées à l’appel du 18 juin, dont on fêtera les soixante-dix ans en 2010. « Ce travail sur la mémoire de
La proposition en 2007 du chef de l’Etat de lire dans tous les établissements à 10 heures la lettre de Guy Môquet avait suscité une telle polémique que l’idée d’un hommage solennel, national, et obligatoire avait été vite abandonné. Professeurs comme historiens dénonçaient une instrumentalisation politique de la lettre du lycéen. Dès la semaine suivant la commémoration solennelle de 2007, le porte-parole du gouvernement annonçait que le 22 octobre serait consacré plus généralement à la « jeunesse résistante ». Le 22 octobre 2008 tombant en plein milieu de la semaine pour l’Europe, on avait adjoint au texte de Guy Môquet neuf lettres d’adieu rédigées par de jeunes résistants allemand, italien ou encore polonais fusillés.
La note de service 2009 satisfait les organisations enseignantes. Interviewée par RTL, Alice Cardoso du Snes estimait lundi matin que « le gouvernement adoptait un profil bas ». « Je pense que les enseignants ont peu de raisons d’évoquer la lettre le 22 octobre. Canarder aux élèves un devoir de commémorations, à un jour fixe, à un moment où on évoque pas du tout le sujet, c’est pour eux brouiller les repères », assure-t-elle.
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