Monday, December 30, 2013
Tuesday, December 24, 2013
La France, un pays de cocagne
Un spectaculaire docu-fiction dans l'intimité de la faune et
de la flore.
C'est une contrée « bénie par la nature, aux terres riches, fertiles et
bien arrosées qui ont donné naissance à une diversité exceptionnelle ».
Mais de quel pays est-il donc question ? De la France dont Le Plus Beau Pays
du monde célèbre la richesse de la faune et de la flore.
Le documentaire s'inspire de la saga Afrique sauvage de la BBC, diffusée l'an dernier par France Télévisions. Comme son pionnier anglais, la production de Frédéric Fougea affiche de gros moyens : trois années de développement, sept mois de repérages, 130 jours de tournage et 350 heures de rushs tournés aux quatre coins de la France, des Vosges aux Alpes en passant par l'Île-de-France. Pour voir le monde à la hauteur de nos voisins à pattes et à plumes, les prises de vues ont été réalisées depuis des montgolfières, des drones et des ULM.
Le résultat est saisissant. On voit le brouillard s'immiscer dans les collines et la métamorphose d'une libellule au clair de lune. On vole aux côtés d'une famille d'oies sauvages. On se régale sur les pas d'un ours gourmet.
Le parti pris anthropomorphique infuse à ces scènes de la vie sauvage une atmosphère proche du conte, servie par le commentaire taquin de Guillaume de Tonquédec (Le Prénom). La bande-son, qui capte le moindre bruit, est précise et soignée. Imaginé comme un cadeau en cette période de fêtes, le rêve de Frédéric Fougea donne envie de se perdre en forêt dans l'espoir d'entrapercevoir un habitant de cet autre monde, bien plus ancien que le nôtre.
Le documentaire s'inspire de la saga Afrique sauvage de la BBC, diffusée l'an dernier par France Télévisions. Comme son pionnier anglais, la production de Frédéric Fougea affiche de gros moyens : trois années de développement, sept mois de repérages, 130 jours de tournage et 350 heures de rushs tournés aux quatre coins de la France, des Vosges aux Alpes en passant par l'Île-de-France. Pour voir le monde à la hauteur de nos voisins à pattes et à plumes, les prises de vues ont été réalisées depuis des montgolfières, des drones et des ULM.
Le résultat est saisissant. On voit le brouillard s'immiscer dans les collines et la métamorphose d'une libellule au clair de lune. On vole aux côtés d'une famille d'oies sauvages. On se régale sur les pas d'un ours gourmet.
Le parti pris anthropomorphique infuse à ces scènes de la vie sauvage une atmosphère proche du conte, servie par le commentaire taquin de Guillaume de Tonquédec (Le Prénom). La bande-son, qui capte le moindre bruit, est précise et soignée. Imaginé comme un cadeau en cette période de fêtes, le rêve de Frédéric Fougea donne envie de se perdre en forêt dans l'espoir d'entrapercevoir un habitant de cet autre monde, bien plus ancien que le nôtre.
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Saturday, December 21, 2013
Ostalgie, quand tu nous tiens
« Good Bye Lenin » ou les bouleversements de la réunification
allemande.
Près d'un quart de siècle après la chute du mur de Berlin restent à l'esprit
les scènes de retrouvailles entre Allemands de l'Ouest et de l'Est tandis que
les pans de béton tombaient. Aujourd'hui, le quotidien des habitants de RDA,
entre pénurie, désinformation et répression, semble appartenir à un autre
univers, dans lequel D8 nous fait replonger ce dimanche avec Good Bye Lenin
! Le film de Wolfgang Becker sur les bouleversements de la réunification
s'est imposé comme la meilleure comédie allemande des années 2000. Berlin-Est,
automne 1989, alors que les manifestations contre le régime de Honecker prennent
de l'ampleur, Christiane (Katrin Sass), une militante communiste exemplaire,
voit la police tabasser son fils Alex (Daniel Brühl) et fait une attaque.
Lorsqu'elle sort de coma huit mois plus tard, les médecins mettent en garde sa
famille : tout choc lui serait fatal. Le Mur est tombé, Alex décide de lui
cacher la vérité.
Tout en faisant rire et en jouant sur les ressorts de l'Ostalgie (l'attachement des Allemands de l'Est aux produits de la RDA), Wolfgang Becker révèle les dérives du régime communiste et laisse le malaise gagner le téléspectateur. Même s'il agit par amour pour sa mère, Alex ne se comporte-t-il pas en vulgaire propagandiste ? Une ambiguïté portée par Daniel Brühl. En 2003, le comédien était la révélation de Good Bye Lenin ! Depuis, il s'est fait un nom à Hollywood apparaissant cette année dans Rush et Le Cinquième Pouvoir.
Les dérives du communisme
Rien ne l'arrête : il fait les poubelles pour retrouver les bocaux de cornichons «made in RDA», bidonne de faux JT. Mais le mensonge devient de plus en plus difficile à maintenir alors que Christiane veut sortir et que les signes de l'Ouest, des pubs Coca-Cola aux belles voitures, se multiplient.Tout en faisant rire et en jouant sur les ressorts de l'Ostalgie (l'attachement des Allemands de l'Est aux produits de la RDA), Wolfgang Becker révèle les dérives du régime communiste et laisse le malaise gagner le téléspectateur. Même s'il agit par amour pour sa mère, Alex ne se comporte-t-il pas en vulgaire propagandiste ? Une ambiguïté portée par Daniel Brühl. En 2003, le comédien était la révélation de Good Bye Lenin ! Depuis, il s'est fait un nom à Hollywood apparaissant cette année dans Rush et Le Cinquième Pouvoir.
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Friday, December 20, 2013
Hercule Poirot : le chant du cygne
Après un quart de siècle de bons et loyaux services, le
détective d'Agatha Christie, campé par David Suchet, prépare sa sortie dans
cette ultime saison.
La filiation « holmesienne » ne s'arrête pas là. Le scénario des Quatre est signé Mark Gatiss, à qui l'on doit la série Sherlock avec Benedict Cumberbatch. Il a profondément remanié l'oeuvre d'Agatha Christie, réputée inadaptable. Publié en 1927, le roman était une collection de nouvelles narrant une succession de crimes commis par un groupe de quatre individus à travers le monde.
Une énigmatique organisation
Si Mark Gatiss a jeté par-dessus bord de nombreux rebondissements et personnages secondaires et réinventé certains des assassinats, il reste fidèle à l'esprit du livre, des enquêtes criminelles baignant dans une ambiance d'espionnage. L'intrigue des Quatre, qui s'ouvre brutalement sur les funérailles d'Hercule Poirot (David Suchet) avant de revenir en arrière, a été transposée des années 1920 à la fin des années 1930. Avec la montée du nazisme et du fascisme, le spectre de la guerre devient de plus en plus palpable, malgré les efforts d'un mystérieux Parti de la paix.Lors d'une soirée de gala, Abe Ryland, un riche Américain ayant financé l'organisation, défie un grand maître soviétique des échecs. Ce dernier est foudroyé par une crise cardiaque en pleine partie. Poirot, qui assistait à la soirée, acquiert vite la certitude que cette mort n'a rien de naturel. Un ambitieux journaliste d'investigation, Tysoe, amateur de théories du complot, confie d'ailleurs à Poirot avoir été en contact avec un informateur le mettant en garde contre une énigmatique organisation, « les Quatre ». Dès lors, les cadavres se multiplient sans que les mobiles, les victimes ni les coupables ne semblent connectés.
Ne cherchez pas la solution, elle est introuvable jusqu'au dénouement dans un vieux théâtre. S'entrecroisent un sinophile éliminé à coups de gigot de mouton, un dignitaire brûlé vif au visage, une scientifique française à l'aura de femme fatale, sans oublier une actrice vieillissante recevant les billets doux d'un mystérieux admirateur.
Après avoir passé près de vingt-cinq ans et 70 épisodes dans la peau de Poirot, David Suchet ne se repose pas sur ses lauriers et imagine de nouveaux tics : il étale son petit mouchoir blanc sur un banc pour ne pas se salir, parle de plus en plus de lui à la troisième personne, s'appuie lourdement sur sa canne. Les obsèques du détective belge donnent l'occasion de revoir d'anciens piliers de la série, comme le capitaine Hastings (Hugh Fraser) ou l'inspecteur Japp (Philip Jackson).
L'atmosphère nostalgique de cet épisode ne s'explique pas uniquement par ces retours. Hercule Poirot questionne sa mortalité, une mise en abyme du destin de la série britannique diffusée outre-Manche sur ITV. Cette treizième saison est la dernière. Presque tous les romans d'Agatha Christie mettant en scène le détective belge ont été adaptés, et il est bientôt temps pour Hercule Poirot de tirer sa révérence.
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Thursday, December 19, 2013
Sciences : les savants et les ignorants
16/20
Agathe Lecaron, Vincent Chatelain et David Lowe« On n'est pas que des cobayes », France 5, vendredi 20 h 35
Dans la lignée du mythique « C'est pas sorcier », ce magazine fait découvrir les sciences au fil d'expériences loufoques et périlleuses où l'équipe donne de sa personne. Qu'il s'agisse de rester collé au mur ou de déterminer si les bougies sont des sources de lumière efficaces. L'équilibre entre l'amusant et l'instructif est parfait. On en redemande.14/20
Aurélie Luneau« La Marche des sciences », France Culture, jeudi 14 heures
Aux esprits littéraires traumatisés par les cours de physique, Aurélie Luneau et ses invités démontrent que l'on peut apprécier la science sans être un petit Einstein. Plongée dans l'histoire des sciences, l'émission raconte les coulisses des découvertes. Le tout agrémenté comme il se doit d'extraits sonores et d'archives.10/20
Mathieu Vidard« La Tête au carré », France Inter, 14 heures
Éclectique, l'émission passe, du jour au lendemain, de la psychologie à la chimie ou aux neurosciences. En une demi-heure, la problématique est fouillée et expliquée en termes accessibles aux néophytes. Riche en informations, « La Tête au carré » nécessite une attention de tous les instants. Au risque de laisser une impression un peu austère.Labels: le figaro.fr
Friday, December 13, 2013
Sweet nothings de toute part
1)La Vie d'Adèle en lice pour les Golden Globes
2)La mondialisation a fait exploser la prostitution
3)Pour gagner, mieux vaut tenter le Loto que l'Euro Millions
4)Paul Walker sera-t-il remplacé par son frère ?
5) L'Afrique du Sud enterre Nelson Mandela
6)Michelle Bachelet retrouve la tête du Chili
7)Un enfant ravit sa calotte au Pape
8)Une statue géante de Mandela à la manière du Christ Rédempteur de Rio
9) Monaco : Charlotte Casiraghi a accouché
10)À 12 ans, il «tase» son camarade
11)L'agence de renseignement NSA doit plus coopérer avec les alliés des États-Unis
12)News of the World a aussi piraté le téléphone de Kate Middleton
13)Pussy Riot : près de deux ans de crispation entre la Russie et l'Occident
14)Le candidat français à l'Oscar du meilleur film étranger évincé
15)60 ans après, Elizabeth II accorde sa grâce au mathématicien Alan Turing
16)Le pape François rend visite à Benoît XVI pour les fêtes de Noël
17)Les naufragés du vol Paris-New York décollent, après avoir passé Noël à Roissy
18)Benedict Cumberbatch réendosse ses habits de génie
19)Les infirmiers opposés à la légalisation du suicide assisté
20)La NSA développe un superordinateur capable de décrypter toutes les données
21)Les Weinstein boudés par les producteurs hollywoodiens
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Friday, December 06, 2013
Romain Duris, pygmalion à la « Mad Men »
L'acteur se révèle irrésistible dans la comédie romantique «
Populaire » de Régis Roinsard.
Nostalgique des comédies romantiques d'antan ? Ne cherchez plus,
branchez-vous sur Canal + ce vendredi soir pour découvrir le charme acidulé et
pétillant de Populaire. Emmenée par le duo irrésistible Romain Duris et
Déborah François, cette comédie romantique de Régis Roinsard vous fera replonger
avec délice dans la France des années 1950.
En 1958, la jeune Rose Pamphyle (Déborah François) n'a qu'une idée en tête : s'échapper de sa triste campagne normande et de l'épicerie familiale. Elle pose sa candidature à un poste de dactylo dans le cabinet d'assurances de Louis Echard (Romain Duris). « Être secrétaire, c'est moderne, c'est rencontrer un tas de gens, c'est faire le tour du monde, c'est travailler pour des grands hommes », déclare Rose avec enthousiasme et naïveté. Ce à quoi son futur employeur réplique, blasé : « Enfin, si vous travaillez pour moi, vous ferez simplement le tour de Lisieux ! »
Embauchée, Rose se révèle être une secrétaire catastrophe et gaffeuse. Louis Echard serait bien tenté de la renvoyer, mais il est interpellé par sa vitesse de frappe à la machine à écrire. Toujours dans la compétition, Louis Echard voit dans ce talent un don à développer et propose à Rose de l'entraîner à parfaire sa technique et sa rapidité pour la transformer en championne nationale et internationale de dactylographie. L'ancien champion sportif frustré installe Rose chez lui. De quoi susciter bon nombre de quiproquos quand ses parents despotiques (Miou-Miou et Eddy Mitchell) débarquent et croient enfin avoir trouvé la belle-fille de leurs rêves. Inextricablement attiré par son élève, le coach Echard se barricade pourtant contre ses sentiments, sous prétexte de ne pas déconcentrer sa championne.
Populaire brille par l'alchimie parfaite entre ses comédiens. Clone du Don Draper de Mad Men, Romain Duris donne du « mon chou » à tout va et se fait passer pour un macho et un indifférent crédible. Sa performance confirme ce qu'on savait depuis L'Arnacoeur : les rôles de briseur de coeurs et de beaux ténébreux lui vont à merveille.
Incarnant l'amour de jeunesse de Louis Echard, Bérénice Bejo offre à Populaire l'un de ses moments les plus émouvants lorsqu'elle explique à Louis, marqué par son engagement dans la Résistance pendant la guerre, pourquoi elle lui a préféré un soldat américain, un homme « là pour elle », et qu'elle l'exhorte à affronter ses peurs et à s'ouvrir à Rose.
Vieilles voitures, look et coiffures fifties, machine Triumph vintage : les décors et les costumes restituent à la perfection l'ambiance rétro et colorée de l'époque. Et quand l'élan romantique s'essouffle, l'enjeu « sportif » est là pour prendre le dessus. Au rythme tambour battant des retours du chariot de la machine à écrire de Rose, Régis Roinsard, dont c'était le premier long-métrage, filme les concours de dactylographie comme des courses de Formule 1 et des matchs de tennis dans des séquences au suspense insoutenable. Jusqu'au final new-yorkais éblouissant de drôlerie et de rebondissements.
En 1958, la jeune Rose Pamphyle (Déborah François) n'a qu'une idée en tête : s'échapper de sa triste campagne normande et de l'épicerie familiale. Elle pose sa candidature à un poste de dactylo dans le cabinet d'assurances de Louis Echard (Romain Duris). « Être secrétaire, c'est moderne, c'est rencontrer un tas de gens, c'est faire le tour du monde, c'est travailler pour des grands hommes », déclare Rose avec enthousiasme et naïveté. Ce à quoi son futur employeur réplique, blasé : « Enfin, si vous travaillez pour moi, vous ferez simplement le tour de Lisieux ! »
Embauchée, Rose se révèle être une secrétaire catastrophe et gaffeuse. Louis Echard serait bien tenté de la renvoyer, mais il est interpellé par sa vitesse de frappe à la machine à écrire. Toujours dans la compétition, Louis Echard voit dans ce talent un don à développer et propose à Rose de l'entraîner à parfaire sa technique et sa rapidité pour la transformer en championne nationale et internationale de dactylographie. L'ancien champion sportif frustré installe Rose chez lui. De quoi susciter bon nombre de quiproquos quand ses parents despotiques (Miou-Miou et Eddy Mitchell) débarquent et croient enfin avoir trouvé la belle-fille de leurs rêves. Inextricablement attiré par son élève, le coach Echard se barricade pourtant contre ses sentiments, sous prétexte de ne pas déconcentrer sa championne.
Populaire brille par l'alchimie parfaite entre ses comédiens. Clone du Don Draper de Mad Men, Romain Duris donne du « mon chou » à tout va et se fait passer pour un macho et un indifférent crédible. Sa performance confirme ce qu'on savait depuis L'Arnacoeur : les rôles de briseur de coeurs et de beaux ténébreux lui vont à merveille.
Le kitsch des années 1950
Récompensée par un césar en 2009 pour Le Premier Jour du reste de ta vie, Déborah François, qui s'est entraînée avec acharnement à la machine à écrire lorsqu'elle a auditionné pour le personnage de Rose, trouve un premier rôle à sa hauteur et se montre aussi maladroite, exubérante et spontanée que son héroïne.Incarnant l'amour de jeunesse de Louis Echard, Bérénice Bejo offre à Populaire l'un de ses moments les plus émouvants lorsqu'elle explique à Louis, marqué par son engagement dans la Résistance pendant la guerre, pourquoi elle lui a préféré un soldat américain, un homme « là pour elle », et qu'elle l'exhorte à affronter ses peurs et à s'ouvrir à Rose.
Vieilles voitures, look et coiffures fifties, machine Triumph vintage : les décors et les costumes restituent à la perfection l'ambiance rétro et colorée de l'époque. Et quand l'élan romantique s'essouffle, l'enjeu « sportif » est là pour prendre le dessus. Au rythme tambour battant des retours du chariot de la machine à écrire de Rose, Régis Roinsard, dont c'était le premier long-métrage, filme les concours de dactylographie comme des courses de Formule 1 et des matchs de tennis dans des séquences au suspense insoutenable. Jusqu'au final new-yorkais éblouissant de drôlerie et de rebondissements.
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