Ours : Franska reste libre dans les Pyrénées
Malgré les éleveurs en colère, le gouvernement n’envisage ni la capture ni le retrait des Pyrénées de l’ourse Franska.
Les éleveurs anti-ours devront prendre leur mal en patience : ce n’est pas encore maintenant qu’ils auront la peau de la bête. A l’issue, jeudi, de leur rencontre à Toulouse, Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie a refusé d’envisager la capture et le retrait de l’ourse slovène Franska. « Franska est très décriée par les uns, très défendue par les autres », a reconnu la secrétaire d’Etat. « Est-elle ou non une ourse atypique comme le disent certains ? Les acteurs locaux considèrent que cette ourse est une ourse à problème et ceci est contesté par les experts et par l'équipe de suivi de l’ours », a-t-elle souligné. Pour trancher cette dispute, elle va demander une nouvelle expertise sur la femelle, en faisant appel à des spécialistes étrangers et indépendants.
Amertume des éleveurs
Une neutralité et un attentisme qui ont déçu les éleveurs et les élus de la région, excédés par l’appétit vorace du plantigrade. Plus de 150 brebis sont tombées sous ses griffes, depuis sa réintroduction dans les Pyrénées en 2006. A la mi-juillet, des éleveurs des Hautes-Pyrénées avaient organisé une véritable traque afin de repousser Franska dans la plaine et de rendre nécessaire sa capture. « Aujourd'hui on attendait des réponses. On ne les a pas. Les autorités ont sous-estimé ce qui s'est passé sur le terrain », a déploré Philippe Lacube, l'un des leaders opposants aux ours. Ce porte-parole de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), également président de l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP) s’est même fait alarmant. « Les gens sur le terrain vont être extrêmement en colère, on ne pourra pas les tenir » a-t-il prévenu.
Aménagement du plan ours
Si elle ne répond pas aux vœux des éleveurs -pas question pour elle de « mettre les ours dans un zoo »- Nathalie Kosciusko-Morizet est consciente des faiblesses du plan ours. Ont été annoncées une évaluation à mi-parcours du plan 2006-2009 de restauration du mammifère dans les Pyrénées, et une meilleure définition de la zone de présence de l’animal dans le massif. La secrétaire d’Etat a enfin promis un renforcement des moyens pour assurer le suivi des populations d’ours et de nouvelles mesures de soutien au pastoralisme en concertation avec le ministre de l'Agriculture. Des engagements salués par les pro-ours, qui assistaient également à cette réunion. Au total, cinq ours slovènes (quatre femelles et un mâle) ont rejoint les 14 à 18 ours déjà présents dans les Pyrénées. Ils étaient des centaines il y a un siècle